COMMUNIQUE DU MIR par Me Claudette Duhamel, Janvier 2017

« Démasquer Serge Romana », Communiqué du MIR – Mouvement International pour les Réparations
par Maître Claudette Duhamel, Janvier 2017

IL FAUT DEMASQUER ROMANA, CE “STEPHEN” DES TEMPS MODERNES
Quand on fait partie de ceux qui descendent des Africains déportés, réduits en esclavage puis
piégés dans un système d’assimilation mortifère organisant le déni d’humanité et la
soumission, on se trouve forcément face à un choix : soit l’acceptation soit le refus de ce
système.
Ce choix est lourd de conséquences dans un monde dominé par la prédation, le mensonge et
l’injustice.
Ceux qui acceptent la soumission pensent par la même obtenir succès et tranquillité grâce à
l’approbation et à l’aide des dominants qui, pour les récompenser de leur
allégeance consentent à leur accorder une toute petite place à leurs côtés.
Ceux qui refusent savent qu’ils s’engagent dans un chemin difficile semé d’embûches.
Méprisés, décriés persécutés par les dominants, trahis par les soumis, ils sont en permanence
en lutte pour survivre et pour faire advenir LA VÉRITE ET LA JUSTICE.
Durant toute la période de 4 siècles et demi, où le crime et l’horreur ont régné dans l’univers
concentrationnaire créé par des esclavagistes créoles dit « békés » ce choix s’est donc
imposé à nos ancêtres déportés : vivre libre ou mourir.
Ainsi, un certain nombre de ces milliers de femmes et d’hommes martyrisés, torturés, firent
le choix de fuir cet univers pour retrouver leur liberté tandis que d’autres, plus faibles face à
la férocité des blancs esclavagistes, choisirent de continuer à vivre dans un système qui
prétendait régir leurs corps mais aussi façonner leur esprit pour perpétuer leurs conditions
serviles.
Cependant il faut savoir que parmi ceux qui avaient choisi de continuer à vivre dans la
plantation, il y en avait certains qui espéraient que la liberté viendrait et qui admiraient ceux
qui osaient affronter les criminels. Tout comme il y avait ceux qui, pensant que la liberté
était hors de portée, une licorne, faisaient résolument allégeance au système du maître le
défendant même contre les opposants qu’ils considéraient comme des faiseurs de
désordres, remettant en cause l’ordre de la plantation si bien organisée.
Cette opposition s’est manifestée clairement en Guadeloupe quand en mai 1802, Napoléon
a décidé d’y rétablir l’esclavage qui avait été aboli par les révolutionnaires français,
en Guadeloupe et en Martinique.
Nous avons vu des Africains déportés tel Pelage, se placer résolument du côté des
esclavagistes, et s’opposer à d’autres tels IGNACE puis DELGRES, eux qui avaient fait le choix
de combattre pour la liberté au prix de leur vie.
Dans une certaine mesure, le chantre de la négritude Aimé CESAIRE s’est trouvé confronté à
ce choix en 1946, après la guerre. Il avait la possibilité de choisir la liberté, la souveraineté de

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notre peuple encore sous domination coloniale et régi par un statut esclavagiste d’affranchi,
mais il fit le choix de l’assimilation à la France.
Aimé CESAIRE devait très vite regretter ce choix car il ne mit pas longtemps à comprendre à
l’occasion de l’exercice du pouvoir dit « local » qu’aucun peuple ne pouvait exister librement
dans un système d’assimilation qui n’est que le prolongement de l’aliénation et donc de la
négation de ce peuple.
S’il revendiqua une forme d’autonomie, il n’eut jamais le courage de reconnaître que seule la
sortie de ce système prédateur était de nature à mettre fin aux errements de nos peuples qui
continuent encore aujourd’hui de voguer selon la boussole de l’Etat français.
Aujourd’hui le problème est toujours prégnant. Nous sommes toujours dans une position de
soumission ou de refus d’un système qui nie notre qualité pleine et entière de personne
humaine.
Un film sorti en 2012 illustre cette lutte toujours présente dans nos sociétés prétendument
post esclavagistes : DJANGO UNCHAINED.
Au travers de ce film, nous voyons bien que nous, descendants d’Africains déportés et réduits
en esclavage, avons toujours le choix d’être soit un des personnages du film
dénommé Stephen, soumis au maître, le flattant et dénonçant tous ses frères qui voudraient
se libérer, soit un DJANGO qui se bat à sa manière pour sa liberté et celle de sa belle.
Quand on examine la démarche et les écrits de Monsieur ROMANA, on s’aperçoit qu’il a
résolument fait le choix d’être du côté des esclavagistes, de travailler avec eux et surtout de
veiller à ne leur imputer aucun crime, aucune responsabilité dans les conséquences d’un crime
pourtant évidentes et désastreuses sur nos peuples.
Pour Monsieur ROMANA, Il n’y a pas de criminels il n’y a que des victimes à qui il faut rendre
hommage.
A tel point que M. ROMANA ne veut surtout pas entendre parler des « DJANGO », c’est-à-dire
des combattants qui ont marqué cette douloureuse histoire de l’esclavage, de ceux qui ont
payé de leur vie pour la libération des victimes.
A tel point que lors de son passage sur Martinique 1er

dans l’émission décryptage du 24 juin

2016 (https://www.dailymotion.com/video/x4i66ug_decryptage-24-juin-2016-serge-
romana_news), nous avons été sidérés, le journaliste y compris, de l’entendre dire que les

dates retenues par la Guadeloupe et la Martinique pour rendre hommage à nos héros qui ont
mené une véritable révolution anti-esclavagiste, n’étaient pas pertinentes puisqu’aux travers
de ces dates nous ne rendons pas hommage à nos ancêtres mais à des pseudos héros qui n’ont
même pas fait de révolution puisqu’ils n’ont pas tué tous les esclavagistes !!!
Selon lui, il ne faut penser qu’aux victimes et se battre pour leur rendre hommage à elles
seules !!! Comme si en rendant honneur aux héros qui ont lutté et ont trouvé la mort pour
justement libérer ces victimes nous oublions ces dernières, alors que la plupart, à leur
manière, ont œuvré dans l’ombre à cette lutte.

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Monsieur ROMANA ignore-t-il que certaines de ces victimes, malgré la cruauté des sanctions
infligées par les esclavagistes, prenaient elles aussi des risques notamment en empoisonnant
leurs nourritures ou leurs boissons ?
Pourquoi au nom de la « mémoire des victimes » devrait-on nier la réalité des luttes
incessantes de nombreux Africains déportés qui ont payé de leur vie leur rébellion, pour ne
voir en eux que des victimes prétendument consentantes.
En réalité ces héros, si décriés par le sieur ROMANA, gênent surtout ses amis békés. Ils ne
veulent pas en entendre parler car ce sont ces héros qui ont mis fin à leur système inique, ce
sont eux qui ont levé la main sur eux, qui ont pris la vie de certains de leur grands parents.
Je n’oublierai jamais les propos d’un homme politique de droite, allié des békés, disant il n’y
a pas si longtemps « pourquoi commémorer une telle date (le 22 mai), car ce jour-là, ces
sauvages ont tué des enfants et des femmes sans défense et mis le feu dans les habitations,
c’était des criminels.»
Encore aujourd’hui, les békés et leurs sbires ne sont pas en mesure de voir l’horreur de leur
crime et estiment que les quelques personnes de leur caste qui ont perdu la vie valaient
beaucoup plus que les millions d’Africains, victimes de leurs crimes.
S’ils viennent travailler avec M. ROMANA dans une fondation à la mémoire de l’esclavage
c’est pour éviter que la vérité ne soit enfin rétablie et empêcher que n’émerge la connaissance
de l’ampleur des crimes commis par leurs ancêtres, et surtout que n’advienne la réparation,
seule démarche saine et objective pour l’avènement d’un peuple libre débarrassé des
horreurs du système esclavagiste.
À la lecture du texte fondateur de cette fondation, nous comprenons bien qu’il s’agit pour ces
blancs créoles « békés » de réhabiliter la mémoire de leurs ancêtres esclavagistes et de leur
éviter toute responsabilité, donc toute réparation.
Puisqu’aucune accusation ne sera donc formulée contre les blancs créoles, ils continueront à
glorifier leurs ancêtres criminels et à les présenter comme de « grands capitaines
d’industrie » (regardez les sites de certains békés sur internet et vous comprendrez).
Les afro-descendants quant à eux continueront à rendre hommage tous les 23 mai grâce à
M.ROMANA à des grands parents victimes sans gloire, sans héros, sans honneur puisque
finalement ils se seraient réduits en esclavage tous seuls dès lors qu’il n’y a pas de criminels.
Ainsi les HAYOT, DE LUCIE, DE JAHAM en se donnant bonne conscience dans une fondation
avec des ROMANA et autres traites négationnistes, pourront continuer à jouir tranquillement
de leur fortune bâtie sur la sueur et le sang de nos ancêtres qui, pendant plus de 400 ans, ont
travaillé dans des conditions atroces sur les plantations de leurs grands-parents esclavagistes.
Monsieur ROMANA se réjouira des quelques euros qu’ils voudront mettre dans cette
entreprise alors que si ces blancs créoles avaient une once de sincérité, de dignité et
d’humanité, ils auraient tout naturellement et tout simplement restitué aux victimes le
produit du crime contre l’humanité commis par leurs ancêtres, et reconnaissant que ces
derniers étaient des criminels, ils auraient humblement demandé pardon en leur nom.

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Mais ils ne le feront jamais car ils continuent tout comme leurs ancêtres à être des criminels
préférant continuer à jouir impunément du produit du crime contre l’humanité et à faire
l’apologie de ce crime en vantant tout à la fois la pureté de leur race et la richesse de la
culture créole induite par l’esclavage, au sein d’associations à fondements racistes destinées
à perpétuer à tronquer la mémoire du crime et à maintenir l’oubli de nous-même.
En cautionnant ce crime multiséculaire dont ils continuent à tirer profit, ils sont
définitivement inaptes à prétendre partager une quelconque mémoire avec nous, sauf à
accepter leurs qualités de criminels devant permettre de les renvoyer directement devant un
juge.
Ils sont d’autant moins qualifiés à partager mémoire de la souffrance de nos ancêtres
qu’ils continuent à perpétuer les crimes contre les afro-descendants sous d’autres formes en
les dépouillant et en les empoisonnant.
Il suffit de voir comment ils s’emparent du fruit de notre labeur grâce à la complicité des
gouvernants français qui leur assurent de gros revenus en leur octroyant d’énormes
subventions, ou comment, aux commandes de structures tel Banamart, ils dépouillent les
agriculteurs Martiniquais.
Il suffit de voir avec quelle facilité, toujours avec la bénédiction de l’Etat français, leur allié de
toujours, ils nous empoisonnent et nous réduisent quasiment à la mendicité en polluant notre
potentiel productif (terre, forêt, rivière et mer) au moyen de l’utilisation des produits
toxiques.
N’est-il pas horrible de voir que le représentant de l’Etat français les a récemment autorisés
à épandre d’autres polluants dangereux après l’empoisonnement de nos terres et de nos eaux
par le chlordécone, et alors qu’une plainte les mettant en cause a été déposée depuis de
nombreuses années.
Ainsi les blancs créoles, après avoir réduits nos ancêtres dans la servitude la plus ignoble qui
soit pour s’enrichir, après nous avoir dépouillés au plan économique et empoisonnés en
toute impunité, tentent de s’approprier la mémoire de l’esclavage, en réécrivant ce crime
contre l’humanité aux fins de nier la responsabilité de leurs ancêtres esclavagistes et la leur
actuellement, de réduire à néant toutes nos luttes pour la vérité et la justice, et finalement
de faire de nous des zombis, des victimes sans consistance, sans dignité et sans honneur.
Finalement le « Stephen » des temps modernes est pire que celui que nous voyons dans
DJANGO UNCHAINED. Il utilise la lutte de ceux qui se battent pour l’avènement de nos
peuples à l’existence, pour donner des garanties d’impunité aux descendants des
esclavagistes et à l’Etat français, et leur permettre de continuer toujours à œuvrer dans leurs
agissements criminels.
Monsieur ROMANA, dans son désir d’être un grand nègre de la république bien placé, ne sait
même pas de quelle lutte il est l’enjeu ; Il n’a aucune idée de l’arrière-pensée de ses alliés
békés. Il est ce qu’ Aimé CESAIRE appelait un « jouet au carnaval des autres ».

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Il nous a montré qu’il n’aime pas que l’on compare la souffrance des victimes de la Shoa avec
celle de nos ancêtres, trop lointains, trop frustes. Mais tout de même je suis certaine qu’il
n’oserait même pas imaginer qu’une fondation puisse réunir les héritiers de Nazis, portant
toujours leur croix gammées, vivant dans l’admiration d’Hitler, et les victimes de ce crime.
Or, c’est cette alliance totalement indigne que M. ROMANA nous propose ! Les alliés de
M. ROMANA continuent à admirer leurs ancêtres esclavagistes (voyez le sieur DE JAHAM avec
son grand arbre généalogique), à prôner la pureté de leur race, à vivre à part dans l’opulence
de leur fameux « ghetto luxueux » du Cap Est en Martinique.
La démarche de M ROMANA et de ses alliés pouvant avoir des conséquences dramatiques
pour notre peuple, il est de notre devoir de dénoncer ses actions, et de rappeler la réalité
telle qu’elle est, afin que tous les afro descendants qui le suivent et qui sont trompés par ses
gesticulations, ne prétendent pas qu’ils ne savaient pas et qu’ils n’avaient pas compris.
L’heure de nous-même n’a peut-être pas encore sonné, mais il est certain qu’elle va sonner
en dépit de toutes les trahisons et renoncements.
Les blancs créoles ne parviendront pas à leurs fins, car des consciences se sont éveillées, des
femmes et des hommes sont maintenant debout et éclairés, car des chercheurs de vérité
veillent désormais à ce que plus jamais la mémoire de nos ancêtres ne sombre dans l’oubli et
la falsification.
Il ne faut d’autant moins pas douter, que finalement le désir de vérité et de justice est en
chacun de nous qui subissons dans notre chair et dans nos esprits les conséquences du crime,
et s’il y a beaucoup de Stephen, il y a aussi de nombreux combattants silencieux, méprisant
les traitres à notre lutte.
Il y a chez nous, au fond de nous, une forme de rejet inconscient de ces femmes et ces
hommes traitres qui, même quand ils sont parvenus à ce qu’ils pensent être la gloire (un poste
au sein du gouvernement français ou une médaille récompensant leurs compromissions) n’en
sont pas moins méprisés de leur vivant puis très vite oubliés par le peuple.
C’est pourquoi le révisionnisme et le négationnisme mis en mouvement par les békés, l’État
français et ses alliés, n’ont aucune chance de triompher.
Souvenez-vous bien qu’en Martinique et en Guadeloupe nous n’honorons que les véritables
combattants de la liberté qui jusqu’en 1870 et au-delà ont payé de leur vie leur lutte pour la
liberté : IGNACE, DELGRES, SOLITUDE, LUBIN, TELGA, LUMINA SOPHIE, ROSALIE SOLEIL, etc.
Tous ces hommes politiques de droite ou de gauche qui se sont alliés aux békés et à l’Etat
français contre la libération réelle de notre peuple sont tombés dans l’oubli.

Pour le MIR, MOUVEMENT INTERNATIONAL POUR LES REPARATIONS
Par Claudette Duhamel
le 22 janvier 2017
Communication du MIR-MARTINIQUE / +596 696 189 194 / martinique.mir@gmail.com

La domination continue au 19e siècle.

Par Rosa Amelia PLUMELLE-URIBE

Soulignons tout d’abord que dans n’importe quel continent, l’absence d’attaques ou agressions extérieures est une condition
indispensable pour qu’il y soit possible une évolution sociale, culturelle, économique. Bien entendu, l’absence d’attaques
extérieures ne garantit pas automatiquement le développement d’un continent, mais, il s’agit d’un préalable sans lequel
aucune possibilité de développement n’est viable.
L’historien Marc Bloch un des pères fondateur de la revue Annales d’histoire économique et sociale plus connue comme
l’Ecole des Annales a étudié l’impact et les effets des attaques extérieures sur l’évolution sociale, économique, culturelle des
sociétés agressées. Il en ressort que, lorsque les agresseurs étaient enfin repoussés, le prix payé et à payer demeurait lourd de
conséquences pour les sociétés agressées, dont les pertes économiques étaient alourdis par les pertes démographiques. Car,
pendant que les hommes se battaient contre les attaquants, les champs étaient laissés à l’abandon, les cultures étaient
interrompues et la brousse reprenait ses droits. Or, les pertes en vie humaines compliquaient sévèrement la situation de la
population au moment même où il fallait beaucoup plus de bras pour reprendre les travaux et essayer de rattraper le temps
perdu à cause de la guerre. C’était ainsi que des villes autrefois prospères devenaient des hameaux misérables.
Voici comment Marc Bloch a résumé les effets des attaques extérieures sur les sociétés de l’Europe occidentale : « De la
tourmente des dernières invasions, l’Occident sortit couvert de plaies. Les villes mêmes n’avaient pas été épargnées, du
moins par les Scandinaves, et si beaucoup d’entre elles, après le pillage ou l’abandon, se relevèrent tant bien que mal de
leurs ruines, cette brèche dans le cours régulier de leur vie les laissa pour longtemps affaiblies. D’autres furent moins
heureuses : les deux principaux ports de l’empire carolingien sur les mers septentrionales, Durstede sur le delta du Rhin,
Quentovic à l’embouchure de la Canche, tombèrent définitivement au rang, le premier d’un médiocre hameau, le second
d’un village de pêcheurs. […] Surtout les campagnes souffrirent affreusement, au point d’être parfois réduites en véritables
déserts. […] Mais sans doute l’effet le plus durable, en tous lieux, se résuma-t-il dans une terrible déperdition de forces.
Lorsqu’une sécurité relative eut été établie, les hommes d’eux-mêmes diminués en nombre, se trouvèrent devant de vastes
étendues, jadis cultivées, qu’avait recouvertes la brousse. La conquête du sol vierge, encore abondant, en fut retardée de
plus d’un siècle. Aussi bien ces ravages matériels n’étaient-ils pas tout. Il faudrait également pouvoir mesurer le choc
mental » 1 .
A partir de ce constat et aussi de l’évolution démographique, sociale et culturelle qu’a connue l’Occident après le 10 e siècle,
Marc Bloc a conclu : « Quelque riche en enseignement que soit l’étude des dernières invasions, il ne faudrait pas cependant
laisser ses leçons nous masquer un fait plus considérable encore : l’arrêt des invasions elles-mêmes. Jusque-là ces ravages
par des hordes venues du dehors et ces grands remuements de peuples avaient véritablement donné sa trame à l’histoire de
l’Occident, comme à celle du reste du monde. Dorénavant, l’Occident en sera exempt. A la différence, ou peu s’en faut, du
reste du monde. Ni les Mongols, ni les Turcs ne devaient faire plus tard autre chose qu’effleurer ses frontières. Il aura certes
ses discordes ; mais en vase clos. D’où la possibilité d’une évolution culturelle et sociale beaucoup plus régulière, sans la
brisure d’aucune attaque extérieure ni d’aucun afflux humain étranger » 2 . Plus loin, lorsqu’il analyse les évolutions
nationales vers la reconstitution des Etats, Bloch a encore souligné : « L’arrêt des invasions avait libéré les pouvoirs royaux
et princiers d’une tâche où s’usaient leurs forces. En même temps, il permettait le prodigieux essor démographique que
dénonce à partir du milieu du XIème siècle, la poussée des défrichements. La densité accrue de la population ne rendait pas
seulement le maintien de l’ordre plus aisé. Elle favorisait aussi le renouveau des villes, de l’artisanat et des échanges » 3 . A
cette situation que nous pouvons appeler période de grâce pour l’Europe occidentale, s’est ajouté le butin produit des
spoliations et dévastations commises par les Occidentaux dans d’autres continents dès le 15 ème siècle.
L’Afrique noire entre le 8 e et le 16 e siècle
Ici, je m’appuierai, fondamentalement, sur les résultats des recherches faites par Madame Diop-Maes 4 . Elle a cherché et
étudié les textes traduits des auteurs arabes et soudanais relatifs à l’Afrique noire du 8 e au 17 e siècle, elle a relevé tous les
détails concernant le nombre des habitants et les a confronté avec ce qu’en avaient dit les voyageurs et les navigateurs
européens des 15 e , 16 e et 17 e siècles. Puis elle a inventorié assez de textes contemporains relatant les résultats des fouilles
archéologiques sur le plus grand nombre possible de territoires de l’Afrique noire et les a comparé avec les dires des témoins
de l’époque précoloniale. Grâce à ce travail, nous savons (et le lecteur exigeant peut vérifier) que les témoignages laissés par
les voyageurs arabes entre le 8 e et le 17 e siècles, ainsi que les récits des premiers navigateurs européens (portugais et
hollandais) ayant débarqué en Afrique entre la 15 e et le 17 e siècles, s’accordent pour décrire des pays assez densément
peuplés avec une abondante production artisanale, un commerce actif et varié et des habitants en très bonne santé. Ces
voyageurs ont apprécié l’atmosphère de sécurité et confiance que se respirait y compris lorsqu’ils se déplaçaient dans la
campagne. Cette tranquillité es incompatible avec des pays en guerre ou frappés par la pauvreté et la misère ; elle était

1 Marc Bloch, La Société féodale. La formation des liens de dépendance. Les classes et le gouvernement des hommes, Paris, Albin Michel,
1982, pp. 73, 74-75.
2 Ibid, p. 95.
3 Ibid, p. 582.
4 Louise Marie Diop-Maes, Afrique Noire Démographie Sol et Histoire, Paris, Présence africaine, 1996.

possible grâce surtout à une situation de paix et de prospérité jointes à une politique qui assurait à chacun la satisfaction de
ses besoins fondamentaux.
Mais, à partir du 15 e siècle, avec les attaques portugaises et marocaines, l’évolution du continent et le destin des Africains ont
été brutalement ébranlés et cela n’était que le début d’un bouleversement qui devait se prolonger des siècles durant. Si bien
qu’à présent, nous n’arrivons plus à imaginer ce que l’Afrique noire était avant sa dévastation par les négriers européens
chrétiens et juifs ainsi que par les négriers arabo-musulmans. Madame Diop-Maes souligne que Léo Frobénius est l’un de
ceux qui s’en était le mieux rendu compte : « Lorsqu’ils arrivèrent dans la Baie de Guinée… les capitaines (premiers
navigateurs européens) furent fort étonnés de trouver des rues bien aménagées, bordées sur une longueur de plusieurs lieux
par deux rangées d’arbres, ils traversèrent pendant de longs jours une campagne couverte de champs magnifiques, habitée
par des hommes vêtus de costumes éclatants dont ils avaient tissé l’étoffe eux-mêmes ! Plus au sud, dans le royaume du
Congo, une foule grouillante habillée de ‘soie’ et de ‘velours’, de grands Etats bien ordonnés, et cela dans les moindres
détails, des souverains puissants, des industries opulentes. Civilisés jusqu’à la moelle des os ! Et toute semblable était la
condition des pays de la côte orientale, la Mozambique par exemple. Les révélations des navigateurs du 15 e au 17 e siècle
fournissent la preuve certaine que l’Afrique nègre qui s’étendait au sud de la zone désertique du Sahara était encore en plein
épanouissement dans tout l’éclat des civilisations harmonieuses et bien formées. Cette floraison, les conquistadores
européens l’anéantissaient à mesure qu’ils progressaient » 5 .
La dévastation de l’Afrique noire
L’historien anglais Basil Davidson qui a travaillé sur les échanges commerciaux entre l’Afrique noire et la Chine et l’Inde
rapporte ceci : « La période entre 500 et 1500 apr. J.-C. fut le millénaire du commerce maximal entre l’Afrique orientale et
les pays maritimes de l’océan Indien. Ce fut aussi le millénaire de la croissance et de l’expansion maximales de la culture de
l’Âge du Fer dans l’Afrique orientale et méridionale » 6 . Les marins européens qui dans les dernières années du 15 ème siècle
arrivaient sur ces contrées africaines, « mouillaient dans des ports pleins de bateaux de haute mer. Ils atterrissaient dans des
villes aussi belles qu’ils pouvaient en avoir connues en Europe. Ils contemplaient un florissant commerce maritime d’or, de
fer, d’ivoire, de carapaces de tortues, de perles, de cuivre, de cotonnades, d’esclaves et de porcelaines, et s’apercevaient
qu’ils étaient tombés dans un monde commercial encore plus large, et peut-être plus riche, que tout ce que l’Europe
connaissait » 7 . Les richesses incalculables de ce commerce aiguisèrent la cupidité des envahisseurs et il s’ensuivit une série
d’agressions sanguinaires contre Kiloua, Mombassa, Zanzibar, Brava, le pays de Sofala, l’empire de Mutapa et d’autres cités.
Le pouvoir de l’artillerie joint à la violence des attaquants, ne pouvait pas être plus dévastateur face à une population qui ne
connaissait pas les armes à feu. Et pourtant, il y a bien eu de la résistance. Mais, ceux qui résistaient étaient condamnés à
l’anéantissement car la brutalité des agresseurs, comme le montre le calvaire de Mombasse, n’avait aucune limite : « En 1505
les Portugais menacent Mombassa qui résiste. Aidés par des alliés africains, les habitants se battent contre les Portugais
dans les rues de la ville jusqu’au palais du roi. (…) La ville fut mise à sac et incendiée. Plus au nord, Barawa subit le même
sort. En 1528 Mombassa était de nouveau attaquée. Après quatre mois d’occupation, les Portugais rasèrent la ville. En
1569, Mombassa s’était repeuplée. (…) A nouveau les Portugais attaquèrent Mombassa dont les habitants résistèrent et
infligèrent des lourdes pertes aux attaquants avant d’être écrasés. La ville fut à nouveau rasée et la tête du roi emmenée et
exhibée à Gao (en Inde) lieu de résidence principal du représentant du roi du Portugal dans l’océan Indien » 8 .

De son côté, en 1585 l’empire de Songhaï attaqué par les Arabes venus du Maroc fut dépouillé de ses grandes mines de sel de
Taghâza. Et à partir de 1591, c’est tout l’empire Songhaï qui est attaqué, mis à sac et dévasté par les Marocains bien décidés à
s’emparer de l’or africain. Grâce à la supériorité des armes à feu, les agresseurs marocains écrasèrent l’armée songhaï et
noyèrent dans le sang les différentes tentatives de résistance. Voici comment l’invasion marocaine est décrite dans une
chronique locale de l’époque : « Tout changea à ce moment : le danger se substitua à la sécurité ; la misère à l’opulence ; le
trouble, les calamités et la violence succédèrent à la tranquillité. Partout les gens s’entre-dévorèrent ; en tous lieux et en tous
sens les rapines s’exercèrent et la guerre n’épargna ni la vie, ni les biens, ni la situation des habitants. Le désordre fut
général, il se répandit partout, s’élevant au plus haut degré d’intensité. (…) Un grand nombre de personnes succombèrent à
la famine et la disette fut telle qu’on mangea les cadavres des bêtes de somme et d’êtres humains… Puis la peste vint à son
tour décimer la population et fit périr bien des gens que la famine avait épargnés… Tous les vieillards furent unanimes à dire
qu’ils n’avaient jamais vu une telle calamité et qu’aucun des vieillards qui les avaient précédés ne leur avait rien raconté de
semblable » 9 .
La multiplication des attaques européennes et des attaques arabes contre l’Afrique noire, installèrent dans ce continent une
situation chaotique d’instabilité, d’agressions extérieures, de guerre et d’insécurité de plus en plus généralisée. Mis à feu et à
sang d’un côté par les agresseurs chrétiens et juifs et d’un autre côté par les agresseurs arabo-musulmans, ce continent est
devenu le théâtre d’une chasse à l’homme sans précédent. Sous la pression de la demande extérieure, les razzias furent
multipliées pour alimenter les traites des Noirs transatlantique et transsaharienne. Les mêmes causes produisant les mêmes
effets, on vérifie en Afrique la justesse de l’étude faite par Marc Bloch concernant l’impact et les effets des attaques
extérieures sur l’évolution démographique, sociale, économique et culturelle des sociétés agressées. Avec, pour l’Afrique, un
aggravant de taille : la situation chaotique d’instabilité et d’insécurité installée par les négriers européens et arabes, s’est
5 Léo Frobénius, Histoire de la civilisation africaine, trad. 1952, Paris, Gallimard, pp. 14 à 18, in Diop-Maes, op. cité, pp. 194-195.
6 Basil Davidson, L’Afrique avant les Blancs, Paris, PUF, 1962, p. 211.
7 Ibid., p.177.
8 Diop-Maes, op. cité, p. 207.
9 Es-Sa’di, Tarikh es-Sudan, in Diop-Maes, Ibid., pp. 77 et 208.

prolongée, de manière ininterrompue, pendant plusieurs siècles. Ce qui a provoqué fatalement la destruction de l’économie,
du tissu sociale et le dépeuplement de ce continent dont la population fut divisée par trois ou davantage. Car, comme l’a
souligné Madame Diop-Maes « le déficit démographique subit par l’Afrique noire s’explique beaucoup moins par les
effectifs exportés, même avec une forte proportion de femmes, que par l’insécurité omniprésent et permanente » 10 . Le cumule
des traites européennes et arabes non seulement a freiné l’évolution sociale, économique, culturelle et démographique de
l’Afrique noire entre le 15 e et le 19 e siècle, mais, ce qui est plus grave, a dévasté et ruiné durablement le continent. C’est
pourquoi, Arabes et Occidentaux sont comptables de la destruction de l’Afrique noire. En conséquence, les Africains ont le
droit légitime d’exiger réparations à ceux qui, des siècles durant mirent leur pays à feu et à sang pour se procurer des captifs
qu’ils réduisaient et maintenaient en esclavage en Amérique et dans les pays arabo-musulmans.
Cependant, je n’insisterai pas ici sur la dette des Arabo-musulmans à l’égard des Africains, car les pays occidentaux dont la
France, n’ont pas à répondre pour les crimes contre l’humanité commis par les Arabes. Or, tous les pays occidentaux y
compris la Suisse, la Suède ou la Dinamarca participèrent à la déportation massive d’Africains vers l’Amérique. Mais, les
plus impliqués dans ce crime ont été le Portugal, la Hollande, l’Angleterre et la France, sans oublier que l’Espagne était la
puissance coloniale qui accordait aux négriers, juifs et chrétiens, l’autorisation (asiento) pour introduire les captifs razziés en
Afrique dans ses colonies en Amérique.
Domination coloniale = crime contre l’humanité
Réunis à Berlin en 1884-1885, les esclavagistes occidentaux qui avaient mis à feu et à sang et quasiment dépeuplé l’Afrique,
se sont mis d’accord pour abattre, dépecer et se partager le continent. Dès lors, les populations africaines, lesquelles avaient
cruellement besoin de panser leurs blessures, combler le déficit démographique et reconstituer leur tissu socio-économique
dévasté par la traite des Noirs, ces populations sont devenues la cible d’une guerre d’agression particulièrement meurtrière.
Ces guerres dites de conquête et colonisation, étaient une entreprise foncièrement criminelle et ont eu des effets
d’extermination sur des populations déjà sévèrement éprouvées. L’accumulation des effets désastreux de la traite additionnés
aux effets non moins désastreux de la colonisation, doivent être évalués et intégrés dans le passif de la dette que les anciens
colonisateurs ont à l’égard de l’Afrique noire. Et cela, indépendamment des complicités et collaborations locales dont
négriers et colonisateurs auraient bénéficié.
Prolongation de la domination coloniale
L’Etat français a été une puissance coloniale par excellence. Or, à la lumière des faits, on peut constater que les guerres de
conquête et la domination coloniale dans sa forme classique étaient un crime contre l’humanité. Cependant, après les
indépendances très contrôlées par les anciennes métropoles, la France n’a pas cessé de renforcer l’asservissement de ses
anciennes colonies y compris par le recours à des moyens militaires. Il faut se rappeler que les dettes contractées par les
puissances coloniales pour se procurer les devises étrangères dont elles avaient besoin à la sortie de la guerre après 1945, ces
dettes furent transférées aux futures Etats indépendants. Par conséquent, ces Etats sont nés avec une dette à cause de laquelle
le FMI pouvait leur imposer les plans d’ajustement structurel générateurs de régression sociale et économique et de
paupérisation sans limites. Tous les pays indépendants jouissent d’une souveraineté monétaire sauf les anciennes colonies
françaises dont la Banque de France se réserve le droit de contrôler les comptes extérieurs. Et les Patriotes qui, comme
Sylvanus Olympio ancien Président togolais ou Thomas Sankara ancien Président de Burkina Faso, voulaient que leur pays
accèdent à la souveraineté monétaire, ont été assassinés et remplacés par des crapules acquis aux intérêts de la métropole.
Conclusion
Nombre de Français ignorent la responsabilité de leur pays dans la déportation massive d’Africains en Amérique, d’autres,
même de bonne foi, pensent qu’il s’agit d’un passé lointain et ne voient aucun rapport entre la traite des Noirs et la situation
actuelle de l’Afrique noire. Il y a aussi ceux qui croient, vraiment, que « grâce à la colonisation on a quand même apporté aux
Indigènes les avantages du progrès… ». En France, la violence coloniale et le racisme ne sont pas des faits isolés, ils sont de
nature structurelle et font partie du fonctionnement des institutions à tous les niveaux ; en témoigne la loi française du 23
février 2005 portant reconnaissance des aspects positifs du colonialisme. Un peu comme si le Parlement de l’Allemagne
approuvait une loi portant reconnaissance des aspects positifs du nazisme, au motif que « Le gouvernement nazi suscita le
rêve d’une voiture populaire, introduisit le concept de vacances pratiquement inconnu jusqu’alors, doubla le nombre des
jours fériés et se mit à développer le tourisme de masse dont nous sommes aujourd’hui familiers. (…) Ainsi, l’exonération
fiscale des primes pour le travail de nuit, les dimanches et les jours fériés accordés après la victoire sur la France, et
considérée jusqu’à sa remise en cause récente comme un acquis social » 11 . Un tel projet de loi est impensable dans le
Parlement allemand, parce qu’il y a des victimes dont la souffrance et la mémoire méritent un respect permanent ; en
revanche, comme nous l’a montré le Parlement français, il y a d’autres victimes dont la souffrance et la mémoire sont
permanemment ignorés.
Il faut que les humanistes français, surtout les plus éclairés, agissent auprès de leur gouvernement pour que celui-ci mette fin
à la politique criminelle qu’il mène dans ses anciennes colonies africaines. Il est temps d’assumer que dans une démocratie, le
peuple est comptable des forfaitures commises ailleurs par les gouvernements qu’il élit démocratiquement.

10 Diop-Maes, Ibid, p. 234.
11 Götz Aly, Comment Hitler a acheté les Allemands, Paris, Flammarion, 2005, pp. 9 et 28.

Portrait extérieur intergénérationnel d'une famille d'ascendance africaine qui joue dans le jardin par une journée ensoleillée

PARTENAIRES COALITION2011

Portrait extérieur intergénérationnel d'une famille d'ascendance africaine qui joue dans le jardin par une journée ensoleillée

Et présenter ce que nous faisons.

Nous avons la volonté de diffuser auprès du grand public, jeune et adulte des applications issues de l’Atelier n° 6.

De gestion d’équilibre et renforcement de motivation.

Depuis plusieurs décennie nous travaillons avec :

  • Vies Volées, qui lutte contre les violences policières
  • CRAN-Suisse & UPAF, qui mènent le programme CERAN de l’université populaire de lutte contre le racisme anti-noir
  • Cercle du Marronnage, qui est l’Echo des Luttes Afro pour les Réparations
  • Ainsi que bon nombre d’artistes, créateurs, chercheurs, entrepreneurs et chefs d’entreprises, qui élaborent des projets, outils de compréhension, programmes de sensibilisation, dispositifs d’organisation et de gestion d’activités socioculturelles pour assurer le bon entretien de nos connaissances. Notamment en ce qui concerne l’Histoire de l’Afrique. Pour restaurer la vérité historique et réhabilité l’image de nos Héros, Héroïnes et résistants aux invasions coloniales. 
  • Nos ateliers tels que Les Cycles Marronnage & Réparations portent sur l’identification de Nos Apports au monde, ainsi que nos méthodologies de résistance à l’oppression.
  • La TRIBUNE est la plateforme de revendication portée par les organisations solidaires dans le combat anti-chlordécone et anti-pesticides mené par Zéro Chlordécone Zéro Poison et Le Collectif des Ouvrié(ère)s Agricoles Empoisonné(e)s aux Pesticides, à la Martinique et à la Guadeloupe.
  • L’Agenda Militant, Fer de Lance tactique qui met en lumière le combat mené par Le Mouvement Noir de Libération, qui est à l’avant-garde de la production du Droit humain et environnemental imposé à l’agenda des Nations Unies.

Pour impulser le paradigme égalitaire TUT MUN sé MUN, NIN bèè NIN, plus communément appelé filialité.

Que nous vous convions à suivre l’actualité MIR et Réseaux Partenaires, dans l’objectif d’être mieux informés sur les enjeux, ainsi que l’arrière-plan qui sous-tendent la question des Réparations des crimes et pillages coloniaux.

  • Nous produisons bon nombre d’ouvrages
  • Des vidéos
  • Des audios
  • Des communiqués
  • Des ateliers de sensibilisation et de décryptage
  • De la veille scientifique et médiatique
  • De la formation et conscientisation pour organiser avec efficacité la mobilisation
  • Dans tous les domaines concernés par la question des Réparations, de notre point de vue, c’est-à-dire :
  • Histoire
  • Droit
  • Economie
  • Finance
  • Assurance
  • Commerce
  • Industrie
  • Immobilier
  • Entreprise
  • Culture
  • Spiritualité
  • Santé
  • Education
  • Loisirs
  • Sport
  • Emploi

Communiqué Décision Cour de Cassation

COMMUNIQUÉ DE PRESSE DU MIR, DU COMITÉ DU 10 MAI ET DU CIPN SUITE À LA DÉCISION DE LA COUR DE CASSATION CONCERNANT LEUR DEMANDE DE RÉPARATION

Martinique, le 05 juillet 2023 La cour de cassation vient de rejeter la demande de réparation formulée par les plaignants contre l’état français concernant le génocide amérindien, les razzias, la déportation d’africains et leur mise en esclavage aux Amérique et la colonisation. Elle valide l’arrêt de la cour d’appel de Fort-de-France de janvier 2022 qui avait déclaré les requérants prescrits en leur action, en affirmant que cette dernière a jugé conformément au droit. Pourtant la propre décision de la cour de cassation est contraire au droit et à toute logique juridique. Ce qui frappe dans cette décision c’est l’inconsistance juridique des motifs retenus par la cour suprême pour valider la décision de la cour d’appel qui elle même présentait la même inconsistance. Ces deux juridictions occultent la question très technique de la prescription qui s’articule autour de plusieurs textes et notamment de celui de la loi du 31 décembre 1968. Cette décision se résume à un avis qui relève plus de l’opinion commune que d’une analyse sérieuse des questions juridiques que pose ce procès. Comme elle l’avait fait en 2013, la cour suprême bagattélise des questions juridiques éminentes pour se laisser aller à sa subjectivité et à l’idéologie qui commande ses prises de positions partiales et partisanes contre la réparation et la condamnation de l’état français dont elle s’est donnée mission de protéger les intérêts financiers. S’il fallait commenter par une phrase la décision d’aujourd’hui ce serait « la cour suprême chien de garde de l’état Français ». En venant confirmer l’inconsistance juridique de l’arrêt de la cour d’appel de Fort-de-France de janvier 2022, la cour suprême manifeste qu’elle a dérogé de sa mission de dire le droit et s’est faite l’avocat de l’état Français et d’une idéologie au caractère racialisé et de nature discriminatoire évidente. Il n’y a donc rien de nouveau pour nous, les ayants droits des victimes des ces crimes contre l’Humanité. Nous sommes habitués à ces jurisprudences qui n’en sont pas et reflètent uniquement des prises de partie idéologiques qui sont contraires au droit. Le non lieu sur la question du chlordécone en est le dernier avatar.
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Il en appel à tous les juristes du monde de faire l’analyse des motifs de l’arrêt de janvier 2022 pour constater que la cour se ridiculise en affirmant quelque chose d’impossible : la thèse excentrique selon laquelle la notion de crime contre l’humanité posée par le tribunal de Nuremberg et la déclaration des droits de l’homme de 1948 pourraient être le point de départ d’une prescription. Une telle théorie fait offense à la mécanique très complexe de la prescription en droit français et constitue un déni de justice grossier dont la cour suprême n’essaye même pas de dissimuler l’énormité. Telle va la justice française qui ira jusqu’à prétendre que l’épigénétique, discipline scientifique aujourd’hui reconnue mondialement ne peut être appliquée aux descendants d’Africains. Comme si les conséquences dues à la traite et à l’esclavage ont disparu avec l’abolition de 1848. Cette décision de la cour suprême couvre de honte la justice française. Notre démarche de réparation fait écho dans de nombreuses sphères internationales puisque des états (Hollande, Allemagne, Angleterre…) et des descendants de colons ont déjà ouvert ce dossier des réparations. Loin de nous ébranler, cette décision nous oblige à renforcer notre champ d’actions et notre stratégie en vue d’une réparation globale et intégrale consubstantielle à la décolonisation de tous les peuples du monde. C’est dans cette perspective que nous appelons tous les afro-descendants colonisés par la France qui se reconnaissent dans notre démarche à nous rejoindre dans nos prochaines actions.
Contact : 0696 18 91 94

Synthèse Recommandations Finales PFPAD

Contribution MIR-CRCH à la 1ère Session du Forum Permanent des Personnes d’Ascendance Africain

(REPARATIONS) Les Noirs ne sont pas un vacuum. L’UNESCO a été à l’avant-garde en
enregistrant au patrimoine de l’humanité la culture des pygmées et la Charte du Manden qui
traduisent une perception vécue de l’unicité de la création. Il importe d’en faire mention dans la
Déclaration mondiale.
(REPARATIONS) Les réparations ne sont pas de l’aide. Ce n’est pas un ‘Plan Marshall’. C’est un
dû. Il appartient aux récipiendaires de décider de leurs gestion.
(MENTACID) Ce que nous attendons du FORUM: qu’il s’attèle à faire changer au sein de l’ONU
la traduction en français de HUMAN RIGHTS par DROIT DE L’HUMAIN ou DROITS
HUMAINS. La question est pour nous prioritaire et très actuelle. En 2011 en France, le Ministre
Luc Chatel de l’éducation demande que soit apposée dans les écoles la Déclaration de 1789
(déclaration qui exclut les Femmes, les Noirs, les Etrangers, et les Pauvres qui ne peuvent ni
élire, ni être élus); pas la Déclaration universelle de 1948.
(MENTACID) Ce que nous attendons du FORUM: qu’il sache rappeler le rôle proéminent des
personnes d’ascendance africaine dans l’institution et la mise en oeuvre du corpus des ‘Droits
humains’ individuels et collectifs (droit à la souveraineté) à l’échelle du monde.
(MENTACID) Ce que nous attendons du FORUM: un engagement ferme dans la mise au jour des
falsifications de l’histoire & dans le lobby pour que les medias comme les institutions
d’enseignements rectifient ce qui doit l’être.
(GENOCID) Ce que nous attendons du FORUM: qu’il pèse de tout son poids pour que soit
criminalisée la pratique consistant à interdire sur son sol la diffusion de produits ou pratiques à
risque, tout en tolérant ou favorisant leur exportation.
(PROTECTION OF THE VANGUARD) Ce que nous attendons du FORUM: qu’il contribue à la
protection des défenseurs des droits humains, et pèse pour que soient élargis tous les défenseurs
de l’égalité toujours enfermés dans les prisons américaines. L’affaire Mumia Abu Jamal étant
emblématique.
December 8, 2022
MIR – Mouvement International pour lles Réparations
CRCH – Coalition pour la reconnaissance des crimes contre l’humanité de l’esclavage et de la colonisation

1 COLLECTIFS : Cercle du Marronnage (lecercledumarronnage@gmail.com), Cercle Frantz Fanon
(cercleff.1961@gmail.com), Collectif Black LGBTQI – France (collectifblacklgbtqi@yahoo.com), Collectif International
Panafricain Mumia Abu Jamal de libération des Prisonniers politiques historiques des USA
(cipmaj.ppus@gmail.com), Collectif Vies Volées (viesvolees.france@gmail.com), Collectif Zéro chlordécone Zéro
poison (zczp.paris@gmail.com), Comité d’Organisation du 10 Mai (comitedixmai@gmail.com), 6th Region Diaspora
Caucus (srdazcf@gmail.com).

DECLARATION SOLENNELLE DU 30 AVRIL

(En condamnation de la Loi du 30 avril 1849 indemnisant les esclavagistes français.)

Nous, descendants d’Africains réduits en esclavage, dont la condition demeure celle d’hommes et de femmes dominés et humiliés, 172 années après la seconde abolition de l’esclavage de 1848.

  • Constatant que la première Abolition du 4 février 1794 –que nous devons essentiellement au combat de nos frères haïtiens- fut une condamnation éphémère d’un système inique– puisque dès le 20 mai 1802, Napoléon BONAPARTE rétablit l’esclavage. Il faut par ailleurs souligner que le jeune Etat haïtien qui a pris naissance le 1er janvier 1804 a été contraint par la France à payer très cher sa libération.
  • Constatant que la seconde Abolition du 27 avril 1848, fut une abolition hypocrite, qui ne constitua en aucun cas une condamnation du système esclavagiste, mais une entente, un arrangement financier entre copains et coquins, entre Etat français et esclavagistes, négociant pied à pied le coût du rachat de chaque tête d’Africain réduit en esclavage.
  • Constatant que la Loi dite d’indemnisation des ‘’Colons’’ du 30 avril 1849 venant ratifier ces accords est une loi scélérate, en ce qu’elle a octroyé des centaines de millions d’équivalents euros aux bourreaux de nos aïeux, en plus de la création de Banques coloniales , financées par une partie de ces indemnités, telle la Banque des Antilles françaises. Constatant encore que ces mêmes prédateurs conservaient la propriété des terres mises en valeur par la sueur et le sang de nos ancêtres et également les usines où les mêmes allaient continuer à travailler pour eux pour des salaires de misère.
  • Constatant que la seconde Abolition de l’Esclavage, ne fit pas de nous des Hommes libres, mais des Affranchis –ce que nous sommes toujours- condition que nul ne peut objectivement contester.
  • Constatant que la Loi TAUBIRA du 10 mai 2001, votée à l’unanimité par le Sénat français, et reconnaissant l’Esclavage et la Traite Négrière comme crimes contre l’Humanité, ne fut qu’une nouvelle supercherie des parlementaires français voulant se donner bonne conscience..En effet, la tend à être vidée de sa substance dès lors que la Cour Constitutionnelle française a déclaré ultérieurement et sans état d’âme que cette Loi n’était que mémorielle et n’avait aucune valeur normative, contrairement aux Lois condamnant la SHOA.
  • Constatant qu’à ce jour le Code Noir, rédigé par Jean-Baptiste COLBERT et promulgué par LOUIS XIV en mars 1685, n’est toujours pas abrogé…
  • Constatant qu’à ce jour, les Békés descendants d’esclavagistes, qui ont bénéficié des indemnisations pour la perte de ce qu’ils considéraient être leur ‘’cheptel’’ sont encore plus puissants qu’avant la seconde Abolition de l’Esclavage, à l’instar des Bernard HAYOT et de toute la caste des békés de Guadeloupe et de Martinique…
  • Constatant qu’à ce jour nos Pays restent dirigés par un Préfet, représentant l’Etat colonial français, et par une kyrielle de’’ blanfwans’’ occupant toutes les Directions Administratives, Economiques et Financières, qui nous relèguent au rang d’exécutants ou de supplétifs.
  • DECLARONS QUE LA SECONDE ABOLITION DE L’ESCLAVAGE FUT UNE ABOLITION IMPARFAITE ET INACHEVEE, PARCE QUE FAUSSE ET TRONQUEE. EN REALITE UN AFFRANCHISSEMENT GENERAL TRES DIFFERENT D’UNE ABOLITION EN TERMES DE STATUTS ET DE DROITS. ET QU’IL NOUS REVIENT A NOUS DESCENDANTS D’AFRICAINS DEPORTES ET REDUITS EN ESCLAVAGE D’INITIER LA VERITABLE DECOLONISATION DE NOS PEUPLES, BASEE SUR NOS DROITS A LA REPARATION, A L’EMANCIPATION, ET A LA SOUVERAINETE. CETTE AUTHENTIQUE DECOLONISATION NOUS RESTAURERA ENFIN DANS NOS DROITS HUMAINS, MATERIELS, MORAUX, POLITIQUES ET NOUS RESTITUERA NOTRE TOTALE LIBERTE, NOTRE VERITABLE IDENTITE ET NOTRE INSIGNE ENTIERE DIGNITE.
  • Au moment où tous les Etats du Monde, à la lumière du drame planétaire que constitue la pandémie du Coronavirus, semblent reconsidérer leur vision des relations humaines et internationales, il nous apparaît fondamental de donner une traduction concrète à cet ultime acte de libération, (là il convient d’énumérer les points importants de revendications, au regard de la décision de la CEDH favorable au MIR) dès lors que la volonté politique existe. Cette ultime décolonisation, pour laquelle il faut encore se battre pour mettre en place nos programmes “Ecologie de l’Humanité” et productions concertées, prendra la forme d’un ACTE POLITIQUE, FORT, HISTORIQUE ET SINGULIER, qui confèrera à nos Peuples la légitime maitrise de leur destin, à travers la reconnexion des valeurs qui mettent la théorie en action pour nous réapproprier notre histoire et rétablir la vérité historique, et qui ont fait de nos ancêtres les inventeurs de la civilisation.

Signataires de la présente DECLARATION SOLENNELLE :

MIR Guadeloupe : CINNA Marigwadloup 0690 145373

MIR Guyane : APAMUMIA Makéba 0694 450164

MIR Martinique : MALSA Garcin 0696 919192

C.I.P.N. : JACQUERAY Jacqueline 0690 863671

Kolektif Doubout Pou Gwadloup : MANGO Tony 0667 091026

F.K.N.G. : BROCHANT Nita 0690 445849

UN Déclaration à la 1ère Session du PFPAD 2022

« DECLARATION DE L’ONU SUR LA PROMOTION, LA PROTECTION ET LE PLEIN RESPECT DES DROITS HUMAINS DES PERSONNES D’ASCENDANCE AFRICAINE » Contribution MIR-CRCH – décembre 2022

I. Que soit affirmé le droit des peuples de la terre, à adhérer à, et à exprimer, différents paradigmes. Et rappeler en particulier :
 que la perception de la sacralité de l’être humain n’est l’apanage d’aucun peuple, et que partant, aucun peuple ou État n’a l’exclusivité de l’expression des droits humains, y compris sur le plan politique et économique ;
 que les personnes d’ascendance africaine ont à cet égard au cours des derniers siècles manifesté de manière récurrente leur attachement au paradigme des grands initiés connu sous le nom d’UBUNTU (‘je suis parce que tu es’) que nous traduisons par ‘Ecologie de l’Humanité’ ; qui sur le continent a conduit l’UNESCO à classer la culture des Pygmées « Chef d’oeuvre du patrimoine oral et immatériel de l’humanité » ; et également conduit l’UNESCO à enregistrer au patrimoine immatériel de l’humanité la CHARTE DU MANDEN, énoncé et canevas juridique adopté au début du 13eme siècle par les combattants anti-esclavagistes de l’ouest africain en socle fondateur du vaste État du Mali ; paradigme dont on retrouve partout la trace du sud au nord de l’Amérique dans les communautés autonomes (Kilombo….) mises en place par des personnes d’ascendance africaine ainsi que dans la geste des combattants de la liberté , dont ceux victorieux à Saint-Domingue qui fondent la République d’Haïti sur des principes de rejet du colonialisme, de l’esclavage, du racisme et du sexisme;
 que l’adhésion aux ODD (Objectifs de Développement Durable) n’induit pas un cheminement univoque pour élever le niveau de vie, et que le choix de la voie à emprunter pour y parvenir relève de la souveraineté des États et des choix communautaires et non d’un diktat supra-national uniformisant ;
1 COLLECTIFS : Cercle du Marronnage (lecercledumarronnage@gmail.com), Cercle Frantz Fanon (cercleff.1961@gmail.com), Collectif Black LGBTQI – France (collectifblacklgbtqi@yahoo.com), Collectif International Panafricain Mumia Abu Jamal de libération des Prisonniers politiques historiques des USA (cipmaj.ppus@gmail.com), Collectif Vies Volées (viesvolees.france@gmail.com), Collectif Zéro chlordécone Zéro poison (zczp.paris@gmail.com), Comité d’Organisation du 10 Mai (comitedixmai@gmail.com), 6th Région Diaspora Caucus (srdazcf@gmail.com).
PFPAD – OHCHR – Décember 2022
CRCH-Coalition pour la Reconnaissance des Crimes contre l’Humanité de l’esclavage et de la
colonisation MIR- Mouvement International pour les Réparations
SESSION WEDNESDAY 7, AM – UN Déclaration / Déclaration / Declaración 2
II. Que soit rappelé que les Africains de la diaspora et du continent ont dès la création de l’ONU (dans le monde du milieu du 20ème siècle dominé par le colonialisme, la ségrégation et l’apartheid) apporté une contribution significative à l’élaboration du corpus des droits humains universels ; ressortissants de la Diaspora (Ralph Bunche, Leon Howard Sullivan…) comme du continent (dont le Secrétaire Général Kofi Annan sous le mandat duquel est votée la tenue de la Conférence de Durban et conceptualisé Global compact).
III. Souligner l’origine de cette Déclaration mondiale sur les droits des personnes d’ascendance africaine, qui est l’un des aboutissements de 20 ans de lutte pour la mise en oeuvre de la Déclaration et du Plan d’Action de la Conférence de Durban d’août-septembre 2001.
IV. Mentionner que cette Déclaration Mondiale a été précédée en première étape par l’adoption d’une Déclaration européenne le 26 mars 2019 ; ce qui était une étape importante si l’on considère (1) que l’institutionnalisation doublée de la théorisation de l’infériorité noire sont européennes ; (2) que cette infériorisation est indissociable de la modernité capitaliste qui fonde son accumulation première en capitaux sur ce qu’il est convenu d’appeler la Traite Négrière Transatlantique ; (3) que le découpage de l’Afrique a été orchestré en Europe, lors de la Conférence de Berlin en 1884-85 pour réguler la rivalité coloniale et le commerce européens en Afrique dans une nouvelle phase impérialiste.
V. Rappeler que l’actualité vient en continu réaffirmer la nécessité de cette Déclaration, le dernier épisode en date étant les Noirs fuyant l’Ukraine maltraités au vu et au su de tous, sans que cela ne soulève l’indignation de l’Union Européenne. Et que c’est d’autant plus dommageable que nombre de pays du monde alignent leur attitude à l’égard des personnes d’ascendance africaine, sur celle des Etats du groupe occidental qui exercent une domination culturelle certaine à l’échelle-monde et ont imposé leur perception raciale et civilisationnelle; d’où la responsabilité particulière qui incombe à ce groupe d’Etats.
VI. Souligner que vingt ans après Durban, pour les personnes d’ascendance africaine, s’engager en politique en Europe comme en Amérique, c’est, au-delà des insultes, systématiquement devenir avec sa famille la cible de menaces de mort, sans que cela ne suscite de la part de leurs collègues l’émoi massif auquel on pourrait légitimement s’attendre.
VII. Souligner que vingt ans après Durban, la Recommandation 34 du CERD (Comité pour l’Elimination de la Discrimination Raciale/ONU) est sciemment ignorée par nombre d’États2. Ce qui précisément justifie la mise en place de ce forum pour générer des méthodes d’action complémentaires.
2 www.ohchr.org/EN/HRBodies/CERD/Pages/CERDIndex.aspx