DECLARATION SOLENNELLE DU 30 AVRIL

(En condamnation de la Loi du 30 avril 1849 indemnisant les esclavagistes français.)

Nous, descendants d’Africains réduits en esclavage, dont la condition demeure celle d’hommes et de femmes dominés et humiliés, 172 années après la seconde abolition de l’esclavage de 1848.

  • Constatant que la première Abolition du 4 février 1794 –que nous devons essentiellement au combat de nos frères haïtiens- fut une condamnation éphémère d’un système inique– puisque dès le 20 mai 1802, Napoléon BONAPARTE rétablit l’esclavage. Il faut par ailleurs souligner que le jeune Etat haïtien qui a pris naissance le 1er janvier 1804 a été contraint par la France à payer très cher sa libération.
  • Constatant que la seconde Abolition du 27 avril 1848, fut une abolition hypocrite, qui ne constitua en aucun cas une condamnation du système esclavagiste, mais une entente, un arrangement financier entre copains et coquins, entre Etat français et esclavagistes, négociant pied à pied le coût du rachat de chaque tête d’Africain réduit en esclavage.
  • Constatant que la Loi dite d’indemnisation des ‘’Colons’’ du 30 avril 1849 venant ratifier ces accords est une loi scélérate, en ce qu’elle a octroyé des centaines de millions d’équivalents euros aux bourreaux de nos aïeux, en plus de la création de Banques coloniales , financées par une partie de ces indemnités, telle la Banque des Antilles françaises. Constatant encore que ces mêmes prédateurs conservaient la propriété des terres mises en valeur par la sueur et le sang de nos ancêtres et également les usines où les mêmes allaient continuer à travailler pour eux pour des salaires de misère.
  • Constatant que la seconde Abolition de l’Esclavage, ne fit pas de nous des Hommes libres, mais des Affranchis –ce que nous sommes toujours- condition que nul ne peut objectivement contester.
  • Constatant que la Loi TAUBIRA du 10 mai 2001, votée à l’unanimité par le Sénat français, et reconnaissant l’Esclavage et la Traite Négrière comme crimes contre l’Humanité, ne fut qu’une nouvelle supercherie des parlementaires français voulant se donner bonne conscience..En effet, la tend à être vidée de sa substance dès lors que la Cour Constitutionnelle française a déclaré ultérieurement et sans état d’âme que cette Loi n’était que mémorielle et n’avait aucune valeur normative, contrairement aux Lois condamnant la SHOA.
  • Constatant qu’à ce jour le Code Noir, rédigé par Jean-Baptiste COLBERT et promulgué par LOUIS XIV en mars 1685, n’est toujours pas abrogé…
  • Constatant qu’à ce jour, les Békés descendants d’esclavagistes, qui ont bénéficié des indemnisations pour la perte de ce qu’ils considéraient être leur ‘’cheptel’’ sont encore plus puissants qu’avant la seconde Abolition de l’Esclavage, à l’instar des Bernard HAYOT et de toute la caste des békés de Guadeloupe et de Martinique…
  • Constatant qu’à ce jour nos Pays restent dirigés par un Préfet, représentant l’Etat colonial français, et par une kyrielle de’’ blanfwans’’ occupant toutes les Directions Administratives, Economiques et Financières, qui nous relèguent au rang d’exécutants ou de supplétifs.
  • DECLARONS QUE LA SECONDE ABOLITION DE L’ESCLAVAGE FUT UNE ABOLITION IMPARFAITE ET INACHEVEE, PARCE QUE FAUSSE ET TRONQUEE. EN REALITE UN AFFRANCHISSEMENT GENERAL TRES DIFFERENT D’UNE ABOLITION EN TERMES DE STATUTS ET DE DROITS. ET QU’IL NOUS REVIENT A NOUS DESCENDANTS D’AFRICAINS DEPORTES ET REDUITS EN ESCLAVAGE D’INITIER LA VERITABLE DECOLONISATION DE NOS PEUPLES, BASEE SUR NOS DROITS A LA REPARATION, A L’EMANCIPATION, ET A LA SOUVERAINETE. CETTE AUTHENTIQUE DECOLONISATION NOUS RESTAURERA ENFIN DANS NOS DROITS HUMAINS, MATERIELS, MORAUX, POLITIQUES ET NOUS RESTITUERA NOTRE TOTALE LIBERTE, NOTRE VERITABLE IDENTITE ET NOTRE INSIGNE ENTIERE DIGNITE.
  • Au moment où tous les Etats du Monde, à la lumière du drame planétaire que constitue la pandémie du Coronavirus, semblent reconsidérer leur vision des relations humaines et internationales, il nous apparaît fondamental de donner une traduction concrète à cet ultime acte de libération, (là il convient d’énumérer les points importants de revendications, au regard de la décision de la CEDH favorable au MIR) dès lors que la volonté politique existe. Cette ultime décolonisation, pour laquelle il faut encore se battre pour mettre en place nos programmes “Ecologie de l’Humanité” et productions concertées, prendra la forme d’un ACTE POLITIQUE, FORT, HISTORIQUE ET SINGULIER, qui confèrera à nos Peuples la légitime maitrise de leur destin, à travers la reconnexion des valeurs qui mettent la théorie en action pour nous réapproprier notre histoire et rétablir la vérité historique, et qui ont fait de nos ancêtres les inventeurs de la civilisation.

Signataires de la présente DECLARATION SOLENNELLE :

MIR Guadeloupe : CINNA Marigwadloup 0690 145373

MIR Guyane : APAMUMIA Makéba 0694 450164

MIR Martinique : MALSA Garcin 0696 919192

C.I.P.N. : JACQUERAY Jacqueline 0690 863671

Kolektif Doubout Pou Gwadloup : MANGO Tony 0667 091026

F.K.N.G. : BROCHANT Nita 0690 445849

UN Déclaration à la 1ère Session du PFPAD 2022

« DECLARATION DE L’ONU SUR LA PROMOTION, LA PROTECTION ET LE PLEIN RESPECT DES DROITS HUMAINS DES PERSONNES D’ASCENDANCE AFRICAINE » Contribution MIR-CRCH – décembre 2022

I. Que soit affirmé le droit des peuples de la terre, à adhérer à, et à exprimer, différents paradigmes. Et rappeler en particulier :
 que la perception de la sacralité de l’être humain n’est l’apanage d’aucun peuple, et que partant, aucun peuple ou État n’a l’exclusivité de l’expression des droits humains, y compris sur le plan politique et économique ;
 que les personnes d’ascendance africaine ont à cet égard au cours des derniers siècles manifesté de manière récurrente leur attachement au paradigme des grands initiés connu sous le nom d’UBUNTU (‘je suis parce que tu es’) que nous traduisons par ‘Ecologie de l’Humanité’ ; qui sur le continent a conduit l’UNESCO à classer la culture des Pygmées « Chef d’oeuvre du patrimoine oral et immatériel de l’humanité » ; et également conduit l’UNESCO à enregistrer au patrimoine immatériel de l’humanité la CHARTE DU MANDEN, énoncé et canevas juridique adopté au début du 13eme siècle par les combattants anti-esclavagistes de l’ouest africain en socle fondateur du vaste État du Mali ; paradigme dont on retrouve partout la trace du sud au nord de l’Amérique dans les communautés autonomes (Kilombo….) mises en place par des personnes d’ascendance africaine ainsi que dans la geste des combattants de la liberté , dont ceux victorieux à Saint-Domingue qui fondent la République d’Haïti sur des principes de rejet du colonialisme, de l’esclavage, du racisme et du sexisme;
 que l’adhésion aux ODD (Objectifs de Développement Durable) n’induit pas un cheminement univoque pour élever le niveau de vie, et que le choix de la voie à emprunter pour y parvenir relève de la souveraineté des États et des choix communautaires et non d’un diktat supra-national uniformisant ;
1 COLLECTIFS : Cercle du Marronnage (lecercledumarronnage@gmail.com), Cercle Frantz Fanon (cercleff.1961@gmail.com), Collectif Black LGBTQI – France (collectifblacklgbtqi@yahoo.com), Collectif International Panafricain Mumia Abu Jamal de libération des Prisonniers politiques historiques des USA (cipmaj.ppus@gmail.com), Collectif Vies Volées (viesvolees.france@gmail.com), Collectif Zéro chlordécone Zéro poison (zczp.paris@gmail.com), Comité d’Organisation du 10 Mai (comitedixmai@gmail.com), 6th Région Diaspora Caucus (srdazcf@gmail.com).
PFPAD – OHCHR – Décember 2022
CRCH-Coalition pour la Reconnaissance des Crimes contre l’Humanité de l’esclavage et de la
colonisation MIR- Mouvement International pour les Réparations
SESSION WEDNESDAY 7, AM – UN Déclaration / Déclaration / Declaración 2
II. Que soit rappelé que les Africains de la diaspora et du continent ont dès la création de l’ONU (dans le monde du milieu du 20ème siècle dominé par le colonialisme, la ségrégation et l’apartheid) apporté une contribution significative à l’élaboration du corpus des droits humains universels ; ressortissants de la Diaspora (Ralph Bunche, Leon Howard Sullivan…) comme du continent (dont le Secrétaire Général Kofi Annan sous le mandat duquel est votée la tenue de la Conférence de Durban et conceptualisé Global compact).
III. Souligner l’origine de cette Déclaration mondiale sur les droits des personnes d’ascendance africaine, qui est l’un des aboutissements de 20 ans de lutte pour la mise en oeuvre de la Déclaration et du Plan d’Action de la Conférence de Durban d’août-septembre 2001.
IV. Mentionner que cette Déclaration Mondiale a été précédée en première étape par l’adoption d’une Déclaration européenne le 26 mars 2019 ; ce qui était une étape importante si l’on considère (1) que l’institutionnalisation doublée de la théorisation de l’infériorité noire sont européennes ; (2) que cette infériorisation est indissociable de la modernité capitaliste qui fonde son accumulation première en capitaux sur ce qu’il est convenu d’appeler la Traite Négrière Transatlantique ; (3) que le découpage de l’Afrique a été orchestré en Europe, lors de la Conférence de Berlin en 1884-85 pour réguler la rivalité coloniale et le commerce européens en Afrique dans une nouvelle phase impérialiste.
V. Rappeler que l’actualité vient en continu réaffirmer la nécessité de cette Déclaration, le dernier épisode en date étant les Noirs fuyant l’Ukraine maltraités au vu et au su de tous, sans que cela ne soulève l’indignation de l’Union Européenne. Et que c’est d’autant plus dommageable que nombre de pays du monde alignent leur attitude à l’égard des personnes d’ascendance africaine, sur celle des Etats du groupe occidental qui exercent une domination culturelle certaine à l’échelle-monde et ont imposé leur perception raciale et civilisationnelle; d’où la responsabilité particulière qui incombe à ce groupe d’Etats.
VI. Souligner que vingt ans après Durban, pour les personnes d’ascendance africaine, s’engager en politique en Europe comme en Amérique, c’est, au-delà des insultes, systématiquement devenir avec sa famille la cible de menaces de mort, sans que cela ne suscite de la part de leurs collègues l’émoi massif auquel on pourrait légitimement s’attendre.
VII. Souligner que vingt ans après Durban, la Recommandation 34 du CERD (Comité pour l’Elimination de la Discrimination Raciale/ONU) est sciemment ignorée par nombre d’États2. Ce qui précisément justifie la mise en place de ce forum pour générer des méthodes d’action complémentaires.
2 www.ohchr.org/EN/HRBodies/CERD/Pages/CERDIndex.aspx