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15-21 octobre, 1945
15-21 octobre, 1945

AGENDA MILITANT 1945-1960 DECOLONISATION ET REPARATION

LE PREMIER CONGRES PANAFRICAIN A EU LIEU EN 1900 à Londres du 23 au 25 juillet, en même temps que l'Exposition universelle de Paris. Organisé par l'avocat trinidadien Henry-Sylvester William et officié par Web Dubois.

La décision d’engager le combat pour une décolonisation totale est formellement adoptée lors du 5e CONGRES PANAFRICAIN DE MANCHESTER en 1945. Les États noirs indépendants dans le monde sont à ce moment-là: dans la diaspora, (1) Haïti, sur le continent, (2) l’Ethiopie et (3) le Liberia. En 1952, UM NYOBÈ leader de l’UPC [Union des Populations du Cameroun. Le Cameroun est une ex colonie allemande dont la gestion a été confiée par la Société des Nations à deux des vainqueurs de l’Allemagne dans le conflit de 1914-1918, l’Angleterre et la France] prononce un discours qui ne permet plus que subsiste le moindre doute quant à la dynamique de libération enclenchée :
[Ruben Um NYOBÈ, 17.12.1952] « L'UPC [Union des Populations du Cameroun] a demandé à intervenir sur trois questions; la réunification immédiate du Cameroun; la constitution d'un conseil de gouvernement et d'une assemblée avec des pouvoirs législatifs; et enfin, la fixation d'un délai pour l'octroi de l'indépendance au peuple camerounais. Telles sont, M. le Président, les questions sur lesquelles le peuple de mon pays m'a mandaté pour venir ici." Et à partir de la fin des années cinquante, le processus de reconquête victorieuse de souveraineté est en marche (1957 indépendance du Ghana, 1958 de la Guinée etc.) et les militants peuvent alors placer fermement à l’agenda le sujet récurrent des réparations dues aux victimes et à leurs ayants-droit. Au tournant des indépendances, dans son livre "LES DAMNÉS DE LA TERRE, De la violence" publié par François Maspero, Frantz Fanon s’exprime sur la question on ne peut plus clairement :
[Frantz Fanon, 1961] « Il faut des capitaux (...). Il y a peu de temps, le nazisme a transformé la totalité de l’Europe en véritable colonie. Les gouvernements des différentes nations européennes ont exigé des réparations et demandé la restitution en argent et en nature des richesses qui leur avaient été volées (...). Dans la bouche des Européens au lendemain de 1945 une seule phrase : « l’Allemagne paiera ». De son côté, M. ADENAUER a renouvelé l’engagement de son pays à continuer de payer à l’Etat d’Israël les sommes énormes qui doivent servir de compensation aux crimes nazis.
Pareillement nous disons que les Etats impérialistes commettraient une grave erreur et une injustice inqualifiable s’ils se contentaient de retirer de notre sol les cohortes militaires, les services administratifs et d’intendance dont c’était la fonction de découvrir des richesses, de les extraire et de les expédier vers les métropoles.

3 octobre, 1984 (Harlem)
3 octobre, 1984 (Harlem)

1984-1986 MOBILISATION DE THOMAS SANKARA POUR LA RECONNEXION DIASPORA-CONTINENT (Institut des Peuples Noirs, IPN)

Il s’agit avec l’IPN de 3 choses :
1. raviver la conscience historique de la spécificité des valeurs de civilisation du monde noir4, [4 Ce qui renvoie précisément à la question du paradigme, volet méthodiquement développé pendant l’évènement parallèle par deux des avocats du MIR, Claudette Duhamel et Dominique Monotuka (... qui a d’ailleurs publié plusieurs ouvrages sur cette question et sur les voies et moyens de s’extraire de la ‘névrose créole’).]2. fonder les politiques de développement sur ces valeurs,
3. faire de ces valeurs le liant entre les diverses composantes du monde noir : 1986, tenue d’un symposium international pour en définir le contenu et les modalités et mobiliser les Etats. (1986, Thomas Sankara) : « l’Institut des peuples noirs devrait être, dans la conscience des peuples noirs dispersés, un symbole réunificateur, c’est-à-dire celui de leur volonté commune à préserver leurs identités, leurs génies créateurs et leur dignité ». Thomas Sankara est assassiné le 15 octobre 1987. La réparation morale de l’indépendance ne nous aveugle pas, ne nous nourrit pas.
La richesse des pays impérialistes est aussi notre richesse. (...) Aussi n’accepterons-nous pas que l’aide aux pays sous-développés soit un programme de ‘soeurs de charité’. Cette aide doit être la consécration d’un double pris de conscience, prise de conscience par les colonisés que cela leur est dû, et par les puissances capitalistes qu’effectivement elles doivent payer.» Et encore « c’est une juste réparation qui va nous être faite ». Et aux USA, celui qu’on surnommera ‘REPARATIONS RAY’ (Raymond Jenkins) crée dans les années 1960 l’association 'Slave Labor Annuity Pay' [Rémunération Annuelle du Travail Esclave] tandis que James Forman (ancien secrétaire général du SNCC, Comité de Coordination des Étudiants Non-violents - snccdigital.org) avec son Black Manifesto adressera aux Synagogues et aux Eglises blanches une demande directe de Réparations pour leur collaboration majeure à la mise en esclavage des Noirs et leur enrichissement sur la discrimination et l’oppression en continue :
[James Forman, 1969] « Nous, peuple noir réuni à Detroit, dans le Michigan, pour la Conférence Nationale sur le Développement Économique des Noirs, sommes pleinement conscients que nous avons été forcés de nous rassembler parce que l'Amérique blanche raciste a exploité nos ressources, nos esprits, nos corps, notre travail... Nous avons contribué à construire le pays le plus industrialisé du monde. » La COALITION NATIONALE DES NOIRS POUR LES REPARATIONS EN AMERIQUE (NCOBRA –N’-Ko-BaRa) sera créée en 1987 et feu le Sénateur John Conyers (relayé par Sheila Jackson Lee) introduira chaque année à partir de 1989 une proposition de loi pour l’examen des modalités d’acquittement des réparations dues aux Africain-Américains.
Quant à la centralité du changement de paradigme qui constitue le coeur battant des réparations les QUILOMBOLAS du Brésil (notamment), à force de ténacité, sauront la faire briller au grand jour en commençant à l’aube de ce millénaire, d’arracher un à un, des gouvernants brésiliens, leurs titres fonciers collectifs.

4 février 2024
4 février 2024

4 février 2024 Nantes-MEMORIAL: "INGETA HAITI" honore la Résistance /1794-2024 (Abolition, 230 ans)

NANTES: 4 février 1794 - 4 février 2024

2024 marque aussi les 230 ans de l'Abolition de l'esclavage : 4 février 1794 - 4 février 2024

Contactés par des défenseurs des droits humains (militants et organisations panafricaines) et par certains député-es aux lendemains du Festival Sans Frontière organisé par le Gasprom, nous nous sommes réunis en Collectif pour mettre en place le projet "INGETA HAÏTI" afin de marquer à notre manière cette date anniversaire importante pour les africain-es, les caribéen-es, les français-es et l'ensemble de l'humanité.

Le 4 février 2024 restera certainement une date importante dans la ville qui fût autrefois le premier port négrier de France: Nantes.

L'Abolition de l'esclave le 4 février 1794  est pour nous l'aboutissement de la lutte des révolutionnaires africains de St Domingue. 

L'histoire nous rappelle que la "Cérémonie du Bwa Kayiman" (14 août 1791) et la nuit du 22 au 23 août 1791 furent des marqueurs déterminants.

NOTRE ENGAGEMENT AUTOUR DE CES DATES

2021: Après les événements marquant les 20 ans de la Loi Taubira en mai 2021, nous avons organisé des rencontres numériques avec les précieuses contributions du Professeur Louis Sala-Molins (Auteur de "Le Code Noir ou le calvaire de Canaan", "Les Misères des Lumières", "Esclavage Réparation"...), Rosa Amelia Plumelle-Uribe (Auteure de "La férocité Blanche") et Fanta K., militante du Mouvement International pour les Réparations (MIR France) pour marquer les 230 ans de la Cérémonie du Bwa Kayiman

2022: Une partie du programme  "Bwa Kayiman au prisme de l'Écologie de l'humanité" s'est tenue à Nantes en débutant au Square Toussaint Louverture (22-8-2022), avec la participation des Député-es Ségolène Amiot et Andy Kerbrat (voir photo en PJ)

2023: Pour marquer les 220 ans de la Bataille de Vertière /1803-2023 (peu connu que Waterloo), des militant-es se sont réunis dans une salle à Nantes en rendant à la même occasion un hommage appuyé au Chercheur Kalala Omotundé. Kalala Omotunde était programmé à Nantes en 2010 dans le cadre du programme "La Résistance Noire à l'esclavage", programme soutenu par des résistant-es au nazisme dont Feue Odette Roux, Marraine de "La Marche des esclaves 2010". Le soutien consistait à faire en sorte que l'étude de la résistance Noire à l'esclavage soit inscrit dans les manuels scolaires au même titre qu'est enseigné la résistante européenne au nazisme.

En amont de cette date:  4 février 2016

A Nantes le programme "De l'histoire dénié au déni de justice" s'est ouvert par une conférence de Rosa Amelia Plumelle-uribe le 4 février 2016, année marquant les 15 ans de la Loi Taubira et de la Conférence de Durban tenue en Afrique du Sud. Cette date fût un grand marqueur pour les convergences de lutte à Nantes entre militant-es africain-es, français-es et caribéen-es

C'est notre marronnage, notre ancrage et de la constance de notre engagement à nantes (malgré nos moyens modestes) que nous nous trouvons au centre de cette commémoration inédite, avec la participation des militant-es défenseurs de droits humains, artistes, hommes et femmes politiques (Député-es et Eurodéputé)

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